Tennis de table ACBB Parkinson
©Alain de Baudus

Solidarité, Sport

Activité Ping Parkinson : la petite balle au service du sport-santé

La pratique du tennis de table est l'un des moyens permettant d’atténuer les effets de la maladie de Parkinson. Chaque mardi, l'ACBB Tennis de table organise un atelier dédié aux personnes touchées par cette pathologie.

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Chaque échange est une victoire sur la maladie

Nous avons assisté à un beau match de ping-pong. Pas à l’un de ces formidables affrontements que nous suivons lors des Jeux olympiques, mais à un match plus important, un match pour le retour à la vie. Il a fallu descendre quelques marches sous la piscine et entrer dans une grande salle lumineuse, dont la rénovation a été financée par la Ville.

Quatorze tables sont alignées sur un sol en linoléum rouge. Un groupe de jeunes joueurs nous intéresse plus particulièrement. Ils ne participeront jamais aux JO. Ce qu’ils accomplissent est bien plus essentiel. Leur petite balle blanche vole au ralenti, mais chaque échange est une victoire sur la maladie. Ces pongistes appliqués ont tous vécu le même accident de vie : la maladie de Parkinson les a attaqués, parfois en pleine force de l’âge. Quand ils ont appris que l'ACBB Tennis de table montait un atelier ping-pong réservé aux "gens comme eux", ils se sont inscrits.

Un multi-partenariat

L’idée est venue du partenariat entre l'association France Parkinson, qui s'est aperçue des bienfaits thérapeutiques de ce sport-jeu sur les malades, et la Fédération française de tennis de table, déjà investie dans le sport-santé avec France-Alzheimer. La section a vite réagi et, en en février dernier, a mis à disposition plusieurs de ses tables, grâce à l'aide du comité France Parkinson 92 — une démarche soutenue par la Direction des sports de la Ville.

Ils sont sept ou huit, hommes et femmes, à venir frapper la balle le mardi matin. Certains ont une cinquantaine d’années, d’autres sont plus âgés, leur maladie est plus avancée. L’un d’eux se déplace même en déambulateur, ce qui ne l’empêche pas de bien se débrouiller. "Cela a tout de suite marché", raconte Alain Chauveau, secrétaire général du club. Les plus touchés sont souvent les plus assidus. Ils se donnent au maximum, tout heureux de progresser." Il chapeaute ces séances avec le directeur sportif Cyril Camion, plusieurs bénévoles et un ou deux entraîneurs qui donnent des conseils, placent des cônes sur la table, servent de sparring-partners.

Ce matin-là, Willie, âgé de 80 ans, est le premier à "servir". Il ne rate pas une séance. Sa femme Anne-Marie l’accompagne comme "aidante". Ils vivent à Boulogne-Billancourt depuis trente ans, rue de Paris.

Nous sommes nés avec l’immeuble où nous habitons, s’amuse-t-elle en surveillant du coin de l’œil son sportif de mari. C’est une ville tranquille et sûre pour les seniors et, dans le domaine du sport, nous avons tout à portée de main.

Elle raconte que son mari aurait pu sombrer si la petite balle blanche ne l’avait pas sauvé. Le confinement l’avait obligé à arrêter ses activités, le rendant taciturne, et le ping-pong lui a permis de recouvrer sa joie de vivre.

Le tennis de table me fait bouger, me sort de ma vie quotidienne, raconte-t-il. Je m’y suis mis naturellement. Lorsque je me concentre sur la balle, j’oublie mon Parkinson. Quand je joue, je ne tremble plus de la main droite…

Retrouver des réflexes, la mobilité et une forme de confiance en soi

Tous ne s’y sont pourtant pas précipités. Agnès, âgée de 70 ans, atteinte de la maladie depuis vingt ans, a hésité avant de s’inscrire.

Anne-Marie m’a convaincue. J’ai fait un essai et j’ai adoré. J’ai vu que je pouvais avoir encore des réflexes, être rapide, tenir l’équilibre. Je joue avec mes petits-enfants à la campagne. Mon meilleur coup est le smash !

Devant les tables, elle croise Adriana, qui participe à l’atelier pour la troisième fois. "C’était inespéré. Je me suis rendu compte que je pouvais faire plus que ce que j’imaginais. Bouger, ne pas tomber ni glisser… J’ai tout réussi. J’avais joué au ping-pong il y a longtemps. C’est une redécouverte." Souffrant de Parkinson depuis dix ans, elle a renoncé au vélo, sa passion, n’arrivant plus à trouver l’équilibre. Le tennis de table l’a remise en selle. Tous ont regagné la confiance en eux-mêmes, et sont fiers de leur réussite au point qu’Alain Chauveau réfléchit maintenant à un autre atelier, le jeudi matin, avec des malades d’Alzheimer.

  • Le mardi de 10h30 à 12 h. Salle de l'ACBB Tennis de table, 165, rue du Vieux-Pont-de-Sèvres.
  • Cotisation annuelle ACBB Tennis de table pour ce créneau : 170€ (une partie est prise en charge par France Parkinson 92 pour ses adhérents. Possibilité d'inscription en cours d'année avec calcul du tarif au prorata temporis.
  • Contacts : ACBB Tennis de tableComité 92 de France Parkinson
  • Infos complémentaires au : 06 83 88 73 32