Un Fil à la patte, par la Compagnie des Hauts-de-Seine

Culture, Danse, Musique, Spectacles, Théâtre

Fonds Culture : Boulogne-Billancourt, une ville qui aime et soutient ses artistes

Le Carré Belle-Feuille se prête depuis plusieurs semaines aux répétitions d’artistes boulonnais, chanteurs, danseurs et troupes théâtrales. Ces professionnels de la scène foulent ainsi avec bonheur les planches qui leur manquent tant depuis des mois. Le but ? Être prêts quand... Pour certains, ces spectacles seront présentés aux Boulonnais dans les mois à venir.

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Les ressources techniques et humaines de la salle de spectacles boulonnaise sont ainsi mises à contribution pour répéter un futur spectacle dans les meilleures conditions, pour parfaire l’éclairage, la mise en place, organiser une séance photo... Dans leurs établissements, les écoliers ont par exemple déjà applaudi les performances des danseurs de la Compagnie Youcef Ouali, qui avait bénéficié de la résidence au Carré en février. Un moment de partage avec les artistes que les CM2 des écoles Billancourt ou Denfert-Rochereau, entre autres, et les maternelles Silly et Sèvres ont salué avec enthousiasme (voir leur belle lettre de remerciements en bas de page)

Mélody et Léa, l’expression corporelle au service des émotions

Danse, musique, théâtre : trois disciplines que ces deux jeunes femmes ont longtemps pratiquées. Aujourd’hui artistes accomplies, elles offrent aux spectateurs une représentation qui rassemble sur scène tous leurs talents. En 2020, la Boulonnaise Mélody Vuano-Lasho crée À ce que nous sommes !  Un spectacle de danse-théâtre contemporaine qu’elle joue désormais en binôme avec l’artiste interprète Léa Duvauchel. "Notre chorégraphie repose sur les multiples facettes qui composent une vie humaine. La famille, les amours, le travail, la joie, la douleur, la colère... Quand sommes-nous réellement nous ? Notre scénario est l’histoire d’une découverte des multiples 'soi' d’un homme",  résume Mélody. Absent lors des répétitions au Carré Belle-Feuille, le décor ajoute de la force à leur show artistique, utilisant de multiples miroirs, reflets sur scène des différentes expressions corporelles et émotionnelles. À l’instar de leurs costumes, qui évoluent tout au long de leur représentation, du tailleur-talons aiguilles au body porté pieds nus.

Ce n’est pas une période facile pour les artistes et le monde de la culture. Alors, quand un ami nous a parlé du fonds d’aide mis en place par la Ville, nous sommes allées voir sur son site internet et avons aussitôt postulé.

Tout s’est ensuite déroulé rapidement. En résidence temporaire au Carré Belle-Feuille pendant une semaine, ce duo féminin a pu travailler son spectacle dansant dans un cadre prestigieux. "Nous remercions la Ville, car pouvoir répéter dans une telle salle, c’est merveilleux ! La scène est vaste, contrairement à de nombreux studios professionnels. Nous avons eu l’occasion de perfectionner notre spectacle dans d’excellentes conditions."

La Compagnie des Hauts de Scène peaufine son Fil à la patte

Une vraie salle de spectacles, avec des moyens techniques, une acoustique impeccable, voilà un an que l’on en rêvait... Merci à la Ville de cette initiative qui va nous permettre de rebondir !

La troupe entière de la très boulonnaise Compagnie des Hauts de Scène est en costumes sur la scène du Carré Belle-Feuille. Les portes claquent, voilà Bouzin. Pas de doute, nous sommes bien chez Feydeau, avec le chef-d’œuvre du vaudeville : Un fil à la patte. Laure Tregouët, la directrice et fondatrice de la compagnie, assure la mise en scène et le rôle de Lucette : "Nous fêtons, ou plutôt devions fêter nos 15 ans l’année dernière... Nous fêterons nos 16 ans, l’essentiel est d’être sur scène!"

La compagnie professionnelle a été créée en 2005 par Laure et ses cousins, tous issus d’une famille, boulonnaise depuis 1945, dans laquelle la passion du théâtre se transmet de génération en génération. "L’ADN de la compagnie, c’est Boulogne-Billancourt ! Nous avons créé tous nos spectacles – celui-ci est le 17e – dans la ville, au théâtre des Abondances puis à l’espace Landowski. Cette base nous permettait alors de nous produire à Paris, au théâtre du Gymnase ou à la Comédie de Paris, puis de partir en tournée en province." Parmi les succès au palmarès de la compagnie : La Souricière  d’Agatha Christie, ou encore le Journal  d’Anne Frank, en coproduction avec Théâtre et Vie, joué y compris dans des écoles boulonnaises.

La première pièce montée par la compagnie était déjà du Feydeau : ce Fil à la patte est donc un retour aux sources. Créée en 1894, elle a été transposée ici aux années 1920, ce qui permet des costumes colorés et un décor de bonbonnière qui agrémentent cette pièce au rythme effréné, un bonheur pour des comédiens ravis de se retrouver après une longue parenthèse forcée. "Ce fonds d’aide à la culture mis en place par la Ville est une vraie chance. Si notre "Fil à la patte" était bien avancé, grâce à ces répétitions, nous avons pu faire les modifications nécessaires, l’implantation lumière, la mise au point des costumes, une captation pour une belle bande-annonce. Heureusement, les dates de tournée n’ont pas été annulées mais reportées : nous sommes prêts à repartir !"

Sainte-Nicole : "Devenir chanteuse était un rêve d’enfant"

Océane Gillier, 29 ans, a aujourd’hui réalisé ce rêve. Très bonne élève, d’abord à la maternelle Belle-Feuille puis à l’élémentaire Denfert-Rochereau, diplômée de l’École centrale de Lyon, la Boulonnaise s’orientait vers une toute autre carrière : "Après mes études, j’ai travaillé en Birmanie, j’ai aussi enseigné les sciences. Mon projet musical a débuté il y a seulement deux ans et demi." C’est en classe prépa qu’Océane écrit ses premiers textes. Elle monte sur scène à l’âge de 18 ans, un "moment hors du temps, très intense". Des instants qu’elle décide de vivre désormais pleinement avec des musiciens chevronnés, dont Baptiste, 25 ans, pianiste jazz de formation et diplômé de musicologie à la Sorbonne.

Océane fonde un groupe pop-électro de chansons françaises baptisé Sainte-Nicole. "En hommage à mes grands-mères, toutes deux prénommées Nicole, dont l'une était Boulonnaise. Leurs personnalités différentes m’inspirent énormément car je m’interroge sur le droit des femmes dans la société. C’est pourquoi mes paroles évoquent parfois le désir, le plaisir féminin, la sexualité, mais aussi mes peurs ou mes doutes. Je défends la liberté d’être soi."  Grâce au fonds d’aide aux professionnels de la culture, Sainte-Nicole a bénéficié d’une résidence au Carré Club du 12 au 16 avril 2021.

Ma sœur, manager du groupe, s’est renseignée auprès de la mairie sur l’existence de ce fonds municipal. Nous avons été très bien accueillis par l’équipe du Carré. C’est une belle opportunité d’emprunter cet équipement pour répéter, travailler l’occupation scénique et notre gestuelle. Nous en profitons également pour réaliser une vidéo de promotion.