Le grand jeu des noms de rue : prêts ? Top départ…

1. D’abord simple chemin le long de la Seine, je prends le nom de boulevard de l’Hippodrome avant d’être dénommé boulevard de l’Empereur le 15 juin 1856. Nom particulièrement bien choisi puisque que je permets à Napoléon III de se rendre à l’hippodrome de Longchamp depuis sa résidence d’été de Saint-Cloud. Le 12 septembre 1870, à la suite de la défaite face à la Prusse et de la chute de l’Empire, on décide de me débaptiser et de m’attribuer un nouveau nom évoquant la date de proclamation de la République. En 1873, malgré les protestations de quelques riverains souhaitant qu’on m’appelle boulevard de la Seine, je conserve mon nom et, en 1892, je passe de boulevard à quai.
2. Voie privée percée dans la cadre de l’aménagement de Billancourt en 1860, je dois mon nom à la possibilité qu’on avait à cette époque de voir Paris et en particulier le toit des Invalides depuis mon emplacement. J’ai un aspect champêtre, mais le creusement de plusieurs carrières de pierre à proximité me rend presque impraticable jusqu’à mon classement dans la voirie publique en 1899. Je suis une rue sportive : en 1903, la société de gymnastique L’Espérance établit son gymnase au n°7 et aujourd’hui, c’est aux n°16 et 18 que les escrimeurs de l’ACBB peuvent s’entraîner.
3. Au 18e siècle, les princes de la famille royale m’empruntent pour aller chasser dans le bois de Boulogne. C’est donc tout naturellement qu’on attribue leur nom à la rue dont je suis une portion. Après la Révolution, je sers de limite entre les communes de Boulogne et d’Auteuil et, en 1885, je prends le nom de Victor-Hugo, en mémoire de ce grand homme de lettres. En 1964, je suis dénommé en hommage à l’un des pères fondateurs de la construction européenne.
4. Voie privée ouverte en 1860 entre la rue du Vieux-Pont-de-Sèvres et la rue du Point-duJour, je prends un peu plus tard le nom de rue de Seine. Neuf ans plus tard, je suis prolongée jusqu’à la route de Versailles (actuellement avenue Édouard-Vaillant). En 1899, j’entre dans la voirie publique, où ma dénomination pose alors problème puisqu’il existe déjà une rue de Seine. On propose alors de me nommer rue de La Seine (appellation encore bien proche). Je dois finalement mon nom à un bienfaiteur de la ville qui fut médecin du Bureau de bienfaisance et administrateur de la Caisse des écoles.
5. Centre du village de Billancourt, aménagé par Casimir de Gourcuff en 1825, je prends le nom de Grande-Place. Sous le Second Empire, je deviens la place Napoléon avant de devenir place Nationale au début des années 1870. Le 1er août 1925, on m’attribue le nom du fondateur du Parti ouvrier socialiste. Il faut dire que les ouvriers, je les connais bien, j’en ai vu passer des milliers qui entraient et sortaient des usines Renault, dont la porte principale se trouvait à mon emplacement.
6. Avant ma création, se trouvaient ici des marécages régulièrement inondés en contre-bas du pont de Saint-Cloud. Je suis d’abord une impasse débouchant sur la rue de Sèvres avant que mes propriétaires ne demandent mon classement dans la voirie communale et que je sois prolongée jusqu’au quai en 1880. L’année suivante, on me donne le nom d’un célèbre chansonnier français venu quelquefois dans les guinguettes de Boulogne.
7. Je tire mon nom, attesté dès 1720, de ma physionomie de l’époque : un chemin bordé de verdure et dénué de toute construction. Je reliais alors le village d’Auteuil à la Seine en déambulant au cœur de la plaine de Billancourt. En 1817, je suis presque entièrement incorporé à la nouvelle route qui mène au Pont-de-Sèvres et à Versailles depuis Paris.

Pour parfaire vos connaissances sur l’histoire des noms de rue, vous pouvez consulter le site mis en ligne par les Archives municipales en cliquant ici