Samira Laamouri
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Evénement, Handicap

Samira Laamouri primée au concours "L’éloquence du bégaiement"

Devant 800 spectateurs réunis au théâtre Bobino, la Boulonnaise Samira Laamouri, qui participait à l’événement "L’éloquence du bégaiement", a remporté le prix du jury ainsi que le prix de l’émotion avec son thème : "Parler de sa vulnérabilité nous rend-il invincible ?"

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Ce concours, porté par l’Association parole bégaiement, est réservé aux personnes qui souffrent de bégaiement, en en prenant justement le contre-pied. Pendant les six semaines précédant la grande finale, qui s’est tenue le 23 novembre dernier devant une salle comble, les six candidats ont suivi des ateliers et des masterclasses avec des formateurs reconnus afin d’améliorer leur communication verbale et la gestion de leurs émotions.

Des orthophonistes, des spécialistes de l’éloquence comme Bertrand Périer, ambassadeur de l’art oratoire et de la prise de parole en public, ont ainsi proposé aux candidats toutes les clés et techniques qui leur permettent de dépasser leur bégaiement et leurs peurs.

Je me suis inscrite un peu par hasard en septembre, après avoir vu passer cette information sur Linkedin. Je n’avais pas travaillé sur mon bégaiement depuis plus de vingt ans et c’était la première fois que je me confrontais ainsi à mon handicap et que je le surmontais. C’est une immense fierté d’avoir remporté ce prix après tout ce parcours !

La quadragénaire, qui s’est installée à Boulogne-Billancourt en 2011 avec sa famille dans le quartier du Trapèze, aime notamment profiter du parc de Billancourt, de la piscine, de la patinoire… En proposant un texte de sa composition sur le thème imposé de la vulnérabilité et en défendant ce sujet à la négative, Samira a proposé un discours authentique que le jury a distingué en lui décernant le prix du jury et le prix de l’émotion, tant elle était forte, juste et délicate.

Cela a été une parenthèse dans ma vie, je n’étais pas préparée à quelque chose d’aussi intense. C’est une formation qui m’a beaucoup apporté. Ce que j’avais vécu depuis l’enfance comme un handicap est finalement quelque chose qui n’empêche rien. J’ai le droit de bégayer sans que cela soit un problème. On écoute quand même ce que j’ai à dire.

Assistante sociale au ministère des Armées, Samira souhaite désormais s’investir personnellement pour cette cause qui concerne 1% de la population, soit plus de 600.000 personnes en France. "Je me suis rendue compte que la prise en charge avait évolué, notamment depuis mon enfance. Il y a aujourd’hui beaucoup de recherches et d’actions positives." Son objectif ? Faire de la sensibilisation dans les écoles, auprès des enseignants et des élèves.

Je sais qu’un regard – ou une attention – change tout, et que je peux y apporter ma contribution.