Histoire, Vie municipale

Vincent Tauzin : "J’ai vu Boulogne-Billancourt se transformer"

Vincent Tauzin était conseiller municipal en 1971 lorsque fut lancé BBI. Alors âgé de 44 ans, il affiche aujourd’hui 95 printemps.

Publié le

Inspecteur des impôts de profession, Vincent Tauzin fut conseiller municipal de 1971 à 1977, puis adjoint au maire chargé des Affaires financières de 1977 à 1989. De 1991 à 1995, il est adjoint au maire délégué aux Finances, au Personnel, au Commerce et à l’Artisanat. Il fut également élu conseiller général de 1979 à 1998.

Pour les lecteurs du 500e numéro du BBI, Vincent Tauzin a bien volontiers accepté d’évoquer ses souvenirs. Un témoignage rare.

En 1971, j’ai 44 ans, et aujourd’hui, 95. J’ai beaucoup aimé Boulogne, que j’ai vue se transformer de cité industrielle en ville de commerces, résidences et équipements en tous domaines.

J’étais à Boulogne-Billancourt depuis 1952. J’avais des amis au cabinet de Jacques Chaban-Delmas, à l’Assemblée nationale. Pour la députation, j’avais demandé qu’on nous envoie une "pointure". En 1967, Georges Gorse, qui était allé voir le général de Gaulle et s’était mis à sa disposition, avait été investi. Nous l’avons reçu à 4 ou 5 dans un appartement de la rue Escudier. Nous savions tous que Georges Gorse deviendrait ministre s’il était élu. Nous avons mené une énorme campagne, et il fut nommé à l’Information.

En 1971, nous l’avons poussé à prendre la mairie de Boulogne, l’ancien maire Alphonse Le Gallo étant brutalement décédé lors de la campagne de 1965. Un nouveau maire, Albert Agogué, fut élu "par hasard". Il y avait donc en 1971 une grande volonté de changement, de nouveauté. Nous fûmes rejoints par quelques anciens des listes Le Gallo et Agogué. Cette liste fut élue en totalité.

Alors fut créé le BBI, par une équipe de professionnels, en respectant la licence du journal de monsieur Jam, ex-premier adjoint d’Albert Agogué. Georges Gorse fut un maire très accueillant. Avec l’aide de Paul Graziani, il mit en marche la machine. J’avais sa confiance. Alors, parce que fonctionnaire des finances publiques "in situ", je n’avais pas pu postuler au poste d’adjoint. Georges Gorse me confia notamment la mise en place du stationnement payant. Je devins adjoint en 1977, chargé du Budget et des Finances de la Ville.

L’avenue Charles-de-Gaulle

Quelque temps après la mort du général de Gaulle, nous avions le projet de donner son nom à une rue boulonnaise. Nous avons étudié plusieurs pistes, mais c’était très compliqué. Il fallait changer les adresses, les numéros de téléphone… Beaucoup de choses devaient être prises en compte. C’est alors que notre collègue Henri Jésus s’est exclamé : "Faisons simple, appelons Boulogne-Billancourt 'de Gaulle Ville' !" Quelle rigolade !

Rose Besnard

Cette ancienne surveillante générale de l’hôpital avait un sacré franc-parler. Elle portait toujours de grandes boucles d’oreilles. Rose Besnard était un vrai personnage pittoresque de notre ville.

Renault

Dans les années 1970, notre ville était très populaire, avec de nombreux travailleurs de chez Renault. Quand j’allais à la Régie pour établir la patente de Renault Billancourt, le directeur de la comptabilité me disait : "Renault Billancourt, c’est la peau de chagrin ! Dans les 30 années qui viennent, tout va disparaitre !" Et c’est exactement ce qu’il s’est passé.

Les parcmètres et les horodateurs

Durant mes mandats, j’ai suivi de près la mise en place du stationnement payant généralisé. Il fallait définir des zones. Les parcmètres ont alors envahi les trottoirs et pris beaucoup de place. Plus tard, ils ont été remplacés par des horodateurs, moins nombreux. Malheureusement, des bandes organisées pillaient les recettes et les cachaient dans les jardinières. Leurs chefs venaient ensuite les récupérer !