Paroles de boulonnais

Astrid Guyart, un parcours à la pointe

Boulogne-Billancourt est ma ville de cœur, c’est en y habitant que j’ai écrit les plus belles lignes de ma carrière

Publié le

Vous l’avez sûrement déjà vue à la télévision, combattre sur les pistes d’escrime pendant les Jeux olympiques… Habitant Boulogne-Billancourt depuis 2008, Astrid Guyart, ingénieure de profession, s’est également impliquée dans la vie boulonnaise. Animations en milieu scolaire, Challenge contre la faim, Maison de la Planète : ses interventions sont aussi inspirantes que ses parcours sportif et professionnel.

Si conjuguer sport de haut niveau et réussite professionnelle peut s’avérer délicat, Astrid Guyart est un exemple de réussite sur les deux tableaux. Ingénieure en aérospatiale, la Boulonnaise de 39 ans affiche un impressionnant palmarès sur les pistes d’escrime.

Vice-Championne Olympique de fleuret par équipes à Tokyo

Aux Jeux olympiques de Tokyo, Astrid, soutenue par Boulogne-Billancourt Sport Développement, a décroché la médaille d’argent avec l’équipe de France féminine de fleuret. Un point d’orgue en forme de point final, puisque la fleurettiste a pris sa retraite sportive dans la foulée. "Après vingt ans passés au plus haut niveau (14 podiums cumulés aux championnats d’Europe et du monde, ndlr), je pense que c’était le bon moment pour dire stop, explique-t-elle. Cela va me permettre de consacrer plus de temps à ma vie de famille et à ma carrière professionnelle." Brillante sur les pistes d’escrime, Astrid l’est aussi dans la vie : après son diplôme obtenu à l’École polytechnique féminine, en 2006, la championne a intégré Airbus Defence and Space pour travailler sur les véhicules spatiaux. Aujourd’hui chez Ariane Group, elle manage une équipe de consultants en charge d’améliorer la performance de l’industriel pour le futur lanceur Ariane 6. Comment parvient-on à exercer un métier aussi exigeant tout en participant à des compétitions aux quatre coins du monde? "Cela commence avec le bon diplôme. Puis, avec mon employeur, on s’est accordés au rythme des cycles olympiques de quatre ans : plus on s’approchait des JO, plus mon emploi du temps s’allégeait, commente Astrid. L’avantage de cette double carrière, c’est qu’on peut se servir de l’une ou de l’autre pour rebondir quand il y a un coup de mou." En parallèle de son activité professionnelle, l’escrimeuse est la nouvelle secrétaire générale et membre de la commission des athlètes de haut niveau du CNOSF (Comité national olympique et sportif français) :

J’accompagne les athlètes de façon à ce qu’ils n’aient pas à choisir entre vie professionnelle et vie sportive. L’objectif, c’est de favoriser le développement de tous les sportifs de haut niveau. Derrière ceux qui enchaînent les podiums, il y en a plein d’autres qui s’entraînent dur mais obtiennent moins de réussite…

Les jardins Albert-Kahn, havre de paix propice à la récupération 

Devant composer avec un emploi du temps chargé, Astrid a trouvé à Boulogne-Billancourt un point d’équilibre entre son lieu de travail, aux Mureaux, et son site d’entraînement (l’Insep, à Vincennes), mais aussi un cadre de vie idéal : "Boulogne-Billancourt est ma ville de cœur, c’est en y habitant que j’ai écrit les plus belles lignes de ma carrière. Les jardins Albert-Kahn offrent un magnifique havre de paix, propice à la récupération. J’ai aussi en tête de formidables moments d’échange dans les écoles boulonnaises. Avec les enfants, on donne et on reçoit beaucoup." Engagée pour la promotion des valeurs du sport, l’athlète a participé à de nombreuses opérations dans les établissements scolaires de la ville à l’occasion, notamment, de la Semaine olympique et paralympique en février 2021, à l’école Ferdinand-Buisson, ou en janvier 2022 à l’école Escudier. Elle est aussi autrice d’albums jeunesse dédiés au sport, dans la collection Les Incroyables Rencontres de Jo (éditions du Cherche-Midi). "J’ai toujours vu le sport comme une opportunité d’apprendre à mieux se connaître. Pour les jeunes, c’est un moyen de s’émanciper", affirme-t-elle. En octobre 2021, encore, elle a été marraine du 4e Challenge boulonnais contre la faim, manifestation sportive inter-entreprises au profit de l’association éponyme. Femme de conviction, Astrid est également ambassadrice de la Maison de la Planète (aux côtés de Corentin de Chatelperron, Jérôme Brisebourg, Vincent Hilaire et Stéphane Le Diraison): "Nous, sportifs de haut niveau, avons une responsabilité vis-à vis de la transition écologique. Nos carrières engendrent de nombreux déplacements. Nous ne pouvons pas rester insensibles à notre empreinte carbone." Son livre sportif refermé, l’escrimeuse peut désormais se retourner sereinement vers ses exploits passés. Son plus beau souvenir de compétitrice? Elle hésite quelques secondes avant de confier:

La médaille olympique a une saveur unique. D’ailleurs, j’ai mis du temps à me l’approprier, à passer du rêve à la réalité!