Éric Meyer, rédacteur en chef de Geo

Boulogne-Billancourt est une ville très agréable. C’est toujours un plaisir de s’y promener et d’admirer son architecture, qui tient bien dans le temps.

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En 2006, le Boulonnais Éric Meyer réalise son rêve de lycéen en rejoignant la rédaction de Geo, le célèbre magazine de la photo et du voyage, avant d’en devenir le rédacteur en chef en 2010. Ce grand expert du reportage, qui a sillonné le monde entier, apporte chaque année comme membre du jury son œil avisé dans le cadre des Rencontres photographiques des Amis du musée Albert-Kahn.

Éric Meyer l’affirme. "Aujourd’hui, je reprendrais le job sans hésiter. Il n’existe pas un jour sans que je ne rentre chez moi en sachant quelque chose de plus sur le monde." Originaire d’Alsace, installé à Boulogne-Billancourt depuis 1988, Éric Meyer est depuis douze ans le rédacteur en chef de Geo. Un poste qu’il rêve de décrocher quand le premier numéro du magazine sort en 1979, l’année de son bac.

À cette époque, je visais Geo ou L’Équipe, indique le Boulonnais à la silhouette athlétique et à l’abondante chevelure de jeune homme. J’étais déjà fasciné par les explorateurs, le rêve arctique, Frison-Roche, les expéditions aux pôles… Je dévorais les récits de leurs aventures.

Le très bon élève s’oriente toutefois vers des études commerciales et rejoint alors la région parisienne en intégrant l’Essec de Cergy-Pontoise, "pour se réserver un choix ouvert" quant à son avenir. Le cursus de la grande école de commerce le conduit à effectuer un stage ouvrier aux États-Unis. Il est d’abord serveur à San Francisco, puis manutentionnaire dans une usine de conditionnement de fruits et légumes, toujours en Californie. Son goût pour la découverte du monde s’intensifie quand il est amené à intégrer, comme attaché commercial, l’ambassade de France à Budapest dans le cadre de son service national en entreprise (VSNE). Il garde un souvenir ému de l’ex-bloc de l’Est :

Une véritable expédition, au cours de laquelle j’ai rencontré un journaliste qui m’a donné l’envie d’exercer cette profession.

Diplôme en poche, Éric Meyer répond à l’appel de l’aventure et se lance dans un tour du monde en 1984. Plusieurs mois lui sont nécessaires pour visiter l’Europe, la Chine, l’Asie du Sud-Est, l’Australie et l’Amérique.

Expert des rencontres photographiques des amis du musée Albert-Kahn

De retour en France, il atteint son premier objectif professionnel. Journaliste au sein du groupe L’Expansion à la rédaction du magazine L’Entreprise, il crée peu après L’Essentiel du management et se pose dans un appartement à Boulogne-Billancourt, celui-là même qu’il occupe toujours aujourd’hui.

C’est une ville très agréable et très sportive, avec de nombreux clubs, indique-t-il. J’aime courir au bois de Boulogne et je joue au tennis, comme beaucoup de Boulonnais. Quand on habite Chamonix, on fait du ski. Ici, c’est le tennis, aime-t-il souligner.

Après sept ans de presse économique, le Boulonnais travaille au Figaro Magazine, fonde Arts Magazine, et rejoint enfin Geo en 2006, qui compte aujourd’hui 72000 abonnés et diffuse à 141 000 exemplaires. Marié à Isabelle, professeure d’anglais au collège Jean-Renoir, puis au lycée Prévert, et actuellement enseignante à l’université Assas, il est père de quatre garçons âgés de 25 à 33 ans, dont un habite aux États-Unis et un autre en Allemagne.

Tous ont été scolarisés à Denfert-Rochereau et au collège Landowski. Ils ont aussi été adhérents au Stade Français ou à Paris Jean Bouin et membres des scouts de France, commente-t-il.

Très investis, Éric et son épouse ont rejoint le mouvement scout au début des années 2000 comme chefs de groupe. "Isabelle est également bénévole aux Restos du cœur de la ville et participe chaque année à la collecte de la banque alimentaire", ajoute-t-il. De son côté, ce passionné de photo a intégré il y a dix ans le jury des Rencontres photographiques organisées chaque année par les Amis du musée Albert-Kahn. "J’aime beaucoup dialoguer avec les photographes, et je reste chaque fois scotché par le talent et l’application de ces passionnés venant du monde entier. Certains n’ont pas encore 25 ans, et la qualité de leur travail est impressionnante !", dit-il à propos de cet événement 100% boulonnais. "Comme à Geo, je valorise toujours les reportages qui montrent le monde réel", précise-t-il.

À la tête d’une équipe de 30 personnes, Éric Meyer gère également les 26 magazines associés au célèbre mensuel vert (Geo Histoire, Geo Collection, Geo Escapade…). Sous son impulsion, le mensuel a récemment opéré quelques changements pour intégrer les préoccupations actuelles comme le dérèglement climatique, la pollution, la gestion des déchets, le sur-tourisme. Tout en conservant le reportage sur le terrain, la grande force du magazine. Le Boulonnais voit un bel avenir pour Geo. "Il y a dix ans, des prédictions voyaient la mort de la photo et de la presse papier. Ce n’est toujours pas le cas, et ce qui compte pour Geo, c’est répondre à l’appel de l’ailleurs."