Paroles de boulonnais

Robin McKelle "J'ai des chansons à partager avec vous"

Le Carré Belle-Feuille est un superbe théâtre, je suis tellement ravie de chanter ici

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Originaire de l’État de New York, la chanteuse américaine Robin McKelle a posé ses valises à Boulogne-Billancourt voilà une petite dizaine d’années. Heureuse de revenir  enfin sur scène, elle se produira au Carré Belle-Feuille  le 14 octobre, à deux minutes à pied de son domicile. 

Tout sourire, Robin McKelle rayonne en cette mi-juin dans les rues ensoleillées de Boulogne-Billancourt. Des dates de concert enfin fixées, elle s’apprêtait à repartir on the road, à travers la France et l’Europe.

C’est chouette, que du bonheur, raconte-t-elle dans un très bon français. Je n’avais pas chanté en public depuis mars 2020. Pendant l’hiver, c’était déprimant. Qu’avais-je fait toute ma vie durant pour devenir non essentielle ? Alors, j’’ai mis mes émotions dans une petite boîte…

Installée à Boulogne-Billancourt depuis une petite dizaine d’années, Robin McElhatten a vu le jour à Rochester, aux États-Unis, dans l’État de New York. Entre sa mère, Cheryl, d’ascendance italienne, elle-même chanteuse, et Gerald, son papa, de lointaine origine écossaise ou peutêtre irlandaise. "Maman m’a dit que je chantais avant de savoir parler, il y a toujours eu de la musique à la maison, sourit Robin. Même si j’ai mis du temps à trouver ma voie et à apprendre qui j’étais, j’ai toujours su que j’allais faire de la musique ma profession…" La suite était écrite. Au piano dès 5 ans, elle bénéficiera ensuite des disciplines artistiques intégrées aux enseignements généraux de sa high school. Elle découvre le chant classique, le théâtre, la scène,  chante dans les mariages avec sa maman et empoche, à 16 ans, ses premiers cachets. Éclectique, elle écoute Donny Hathaway, Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan, mais aussi Aretha Franklin, Gladys Knight. L’artiste opte finalement pour des études de jazz, direction la Miami University, puis le célèbre Berklee College of Music à Boston. Elle participe au fameux concours Thelonious Monk. Un membre du jury vient à sa rencontre, c’est Dee Dee Bridgewater en personne. "Elle m’a encouragée, se souvient-elle, encore émue. She told me “tu es déjà là, you’re already there, tu as la force”. Elle fut comme un mentor. C’est fou, je ne pouvais imaginer, à 25  ans, que vingt années plus tard, je partagerais la scène avec sa propre fille, China Moses. C’est comme une famille."

À Noël, elle offre des cookies maison aux commerçants  des marchés pour les remercier de tenir bon pendant la crise

Dans les années 2000, Robin commence à brûler les planches. On lui conseille d’aller voir Loop Productions, qui pourrait "booster" sa carrière. Auditions, premier contact, une belle tournée est signée avec le Boulonnais Jean-Noël Ginibre. La carrière décolle, mais pas seulement. Car Cupidon, à l’affût, décoche ses douces flèches. Et le duo, aujourd’hui pacsé, entame la mélodie du bonheur. Robin déploie ses ailes, enregistre, à Memphis notamment. L’artiste joue avec sa voix comme Kylian Mbappé avec un ballon, ses cordes vocales peuvent grasseyer très soul ou virevolter sur des arrangements plus jazzy, la couleur de son neuvième album, Alterations. Elle y revisite à sa façon Sade, Janis Joplin, Joni Mitchell, Billie Holiday, Dolly Parton… Son concert de novembre 2020 ayant été reporté, Robin McKelle revient vers le public boulonnais le 14 octobre prochain au Carré Belle-Feuille, où elle a déjà chanté deux fois, à quelques mètres de son domicile, boulevard Jean-Jaurès.

C’est un superbe théâtre, je suis tellement ravie de chanter ici, j’ai de l’humain et des chansons à partager », lance la (sic) «  presque Boulonnaise  », complètement intégrée dans notre paysage. Heureuse de pouvoir reprendre la gym à HealthCity Boulogne, d’aller courir au bois deux fois par semaine avec une amie, de perfectionner son français avec un prof boulonnais, de revoir ses restaurants préférés ouverts, et d’aller au marché (les deux !), ce qui fut l’une de ses rares activités pendant le confinement. Gourmande assumée, Robin présente ses recettes de cuisine sur son site robinmckelle.com. À Noël, elle a même concocté de délicieux cookies maison qu’elle est allée offrir aux commerçants des marchés. Elle rit : "Ils étaient surpris, parfois touchés, c’était pour les remercier de tenir bon pendant la crise. "En octobre, le public goûtera à l’art de Robin et de ses musiciens.

Le jazz c’est comme la cuisine, conclut-t-elle, tu as le standard, les ingrédients de base, chacun rajoute sa touche, une pointe de sel, de poivre, des épices, de la coriandre, we have chacun son truc.

Alors, enjoy your meal !