Lorka

L’artiste Lorka pourchasse l'humanité avec son appareil photo, elle en nourrit son art, en fait sa matière première, son médium de création. Petits humains simples, fragiles, menus, tous différents donc tous semblables…

L’entomologiste épingle les choses mortes, l’artiste voit la vie dans l’épingle même, et fait que celle-ci donne du mouvement, crée des directions, parodie ou ressuscite la vie et ses pulsations. Certains insectes disparus n’existent plus que dans une boîte… L’écrin est alors devenu le dernier souvenir, la dernière trace concrète de son existence.

Nous avons bien tous une place dans ses boîtes. Et si pas nous, du moins nos images, nos ombres, nos reflets, ou l’ombre même de ces ombres figées dans le temps, flottant dans les airs sans se poser nulle part. Pourtant encore étrangement vivantes. L’humain grouille partout, comme dans une fourmilière. Mais l’humanité, dans nos cités d’orgueil, de verre et d‘acier, ne serait –elle pas en voie de disparition, sans aucun endroit ou se réfugier ?

Si c’est le cas, son ombre reposera dans les écrins de l’artiste.