@Sandra Saragoussi
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Paroles de boulonnais

Stéphane Crosnier arbitre "Des chiffres et des lettres"

La ville coche toutes les cases, grande et à taille humaine, avec différents visages…

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Boulonnais depuis 2010, Stéphane Crosnier, 53 ans, est l’un des arbitres de l’émission "Des chiffres et des lettres", dont il fut un brillant candidat. 

"Si "Des chiffres et des lettres" était une discipline olympique, Stéphane serait médaille d’or. Il m’impressionne, c’est une machine incroyable", s’enthousiasme Laurent Romejko, tandis qu’il promène son chien dans les rues boulonnaises. Le présentateur, depuis 1992, de l’emblématique émission y croise un autre résident, devenu un ami : Stéphane Crosnier, donc. Le "Monsieur chiffres" du plus ancien programme télévisé après "Le jour du Seigneur", désormais diffusé sur France 3 le week-end à 17h15.
"Je l’ai connu comme candidat et, parmi tous les champions, il est celui avec lequel je me sens le plus d’affinités. Le voir intégrer le programme a relevé de l’évidence. Journaliste, il connaît l’outil média, sait se tenir devant une caméra. J’admire son niveau, même s’il ne faut pas trop lui dire, sinon le garçon va prendre le boulard", sourit Romejko, bien connu des Boulonnais.

Natif de Tours, Stéphane habite Boulogne-Billancourt depuis 2010, toujours près de Marcel-Sembat.
"La ville coche toutes les cases : grande et à taille humaine, avec différents visages, tel le côté village de Boulogne nord, le centre-ville très animé autour du boulevard Jean-Jaurès et de la Grand-Place, ses petites rues avec des maisons donnant un air de campagne, rue Diaz, Fernand-Pelloutier et Reinhardt", savoure-t-il. Fréquentant aussi bien le parc des Glacières que celui de Rothschild, il s’attable souvent au Café du marché, "mon fief", et a ses habitudes au Phare ou chez Adèle & Camille. Il fréquente aussi le marché de Billancourt "pour le plein de fruits et de légumes. Aussi étrange que cela puisse paraître, il me reste encore plein de choses à découvrir à Boulogne, comme assister à un spectacle à La Seine Musicale."
Dans sa nouvelle vie, Stéphane Crosnier loue ou vend pour des particuliers, dans Boulogne et le département. "À l’aube de la cinquantaine, j’ai voulu me réinventer, confie l’ex-journaliste, passé par RTL, Radio Nostalgie, Infosport, dont il terminera directeur de l’antenne, puis l’agence RMC Sport, comme rédacteur en chef. Passionné de cuisine, j’ai songé à des concepts télé ou à une franchise, mais les obstacles étaient nombreux. Puis il y a eu la Covid… Je me suis tourné vers l’immobilier. J’organisais déjà les vacances de la famille et des amis, j’ai pensé que ce métier m’irait bien."

Il se lance en 2020 comme conseiller immobilier indépendant et s’organise depuis son domicile. À 53 ans, ce père de cinq enfants (de 2 à 31 ans !) gère son temps avec "une totale liberté".

"Comme un athlète de haut niveau"

Son exposition télé lui vaut d’être reconnu par de futurs acheteurs. Il faut dire que le jeu est en lui. Tous, même : il a participé (et gagné) à "Que le meilleur gagne", "Motus ou La cible". Le secret ? "Un goût prononcé pour la compétition et une bonne culture générale. Cette bonne mémoire m’a aidé à l’école pour apprendre par cœur et, plus tard, pour les jeux. J’étais comme un athlète de haut niveau, répétant mes gammes inlassablement… Aujourd’hui, je vis sur mes acquis. Mais j’en ai passé des heures à potasser. Même en cours ! "

Enfant de l’émission culte "Des chiffres et des lettres", créée par Armand Jammot en 1965, Stéphane est à peine majeur quand il apparaît à l’antenne. Ses grands-parents achètent une télé pour le voir. Il gagne ses 10 matchs, remporte les tournois de l’émission. En 2022, à l’heure de renouveler les arbitres, Patrice Laffont, l’ex-présentateur resté producteur artistique, mise naturellement sur lui. Trois sessions par an sont nécessaires pour les enregistrements.
"J’ai toujours été rapide en calcul mental, décrypte Stéphane. Dès l’âge de 12 ans, je m’entraînais en regardant l’émission. Aujourd’hui, je ne m’exerce quasiment plus pour les chiffres. J’ai finalement toujours préféré bosser les lettres et apprendre de nouveaux mots, de nouvelles combinaisons. J’ai pu développer ma mémoire photographique. Je classe le tirage de lettres alphabétiquement et là, mon cerveau m’alerte quand il repère une “photo” et l’associe à un mot !"

Propos recueillis par Arnaud Ramsay